Êtes-vous grise ou rose ?


Non, je ne parle pas de cheveux
Qu’on voit d’ailleurs plus violets ou bleus.
Non, je ne parle pas de crevettes
Ou autres choses finissant en -ette*.

Non, la chose est bien plus intérieure,
Concernant vos actes extérieurs
Ceux soumis au jugement d’autrui
Qui feront ou pas beaucoup de bruit.

J’en vois certains qui vont en rougir,
D’autres encore pâlir ou noircir,
Mais quoi, je me moque de l’indécence
Comme on le fait à l’adolescence.

Car pour moi pourtant d’esprit anar
Elle ne saurait être rouge ou noir
(Je ne sais me plier au parti),
Et comme je n’aime pas le gris...

Elle est rose, de ce rose incarnat
Teintant nos chairs qu’on soit du Ghana,
De Lann-Bihoué, de Pékin, d’Oslo...
Il, elle, tu, je : elle se joue perso,

Intolérante au chemin tracé
Qui cherche à gommer ou effacer,
Aplanir, uniformiser, formater
Enfouissant l'effort de volonté.

Avez-vous deviné ? Bien ou mal ?
Rose ou grise ? Vous, quel est votre aval
Face à cette pierre sociétale
Qu’on est contraint de nommer : morale ?

La grise est celle qui est dogmatique,
A pignon sur rue, elle est... pratique,
Putain aussi, par facilité.
La rose, c’est l’esprit de liberté**.

* comme chaussettes ou jupettes,


* comme chaussettes ou jupettes, etc.<br />
<br />
** liberté morale... bien sûr, c'est-à-dire en conscience de l'humanité d'autrui.


Ecrit par Pilar
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