Amour… échec et mat !

Dans une cuite mousseuse d’un soir,
Le vin coulait doux comme un abreuvoir.
J’étais anonyme comme un quidam,
Mais amoureux fou d’une belle dame.
Telle une pièce sur un échiquier,
Je me déplaçai en preux cavalier
Pour charmer cette reine de beauté.
Moi, chevalier affable et chapeauté,
Je m’approchai d’elle et lui fit la cour
Comme un Cyrano au bas d’une tour.

La femme dit : « le vin que je picole
Goulûment, me rend bien dingue et bien folle ;
Si vous êtes noble, digne d’un roi,
Me ferez-vous perdre mon désarroi ? »
Gaiement, elle me pria de danser
Une valse ternaire à trébucher.
Par malheur, je lui fis un croche-pied ;
Dans sa chute, elle en perdit son dentier.
Vieux coquin ! Je vis fondre ma passion
Devenant fantassin tel un pion.

Voyant le jeu de l’amour en échec,
Je vidai mon verre et le mis à sec.
Me sentant ridicule et sans le sou,
Je pris la fuite comme un pauvre fou.



* Ce poème est dans le recueil (Le Clair-Obscur du Cœur) du Collectif lespoetes.net Mars 2021


Tous droits réservés © Claude Lachapelle / septembre 2021



Ecrit par Claudel
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