Funeste essence



La vie est courte
Brûlons-la vite !
Vivre est un feu
(Phosphore et foin)
- Que sa fleur sourde
Dans le grand vide !
...Jeu sans aveu,
L'espoir est loin !

Maigre existence,
Chiche interlude
Dans le béant
De n'être pas !
O circonstance !
Hasard ! - Prélude ?
Faulx échéant !
...Et vrai trépas.

Le sage souffre
Quand l'esprit songe
Au temps si bref
Dont l'heure fuit !
Vers le grand gouffre
Sombre s'allonge
L'immense fief
De l'âpre nuit !

Car l'aventure
Juste entamée :
Gisent les siens !
(Puis, l'on est vieux)
L'art, la nature,
L'âme pâmée
Jetée aux chiens,
Tout est vicieux !

Il n'est de joie
Qu'en interstice ;
Dieu, qui passe en
Riche apparat,
Pour nous déploie
L'orde artifice
De Canaan !
(L'homme est ingrat)

Oui ! Conscience,
Partout tu souffles !
Qui vit le sait,
Qui pousse, sent !
Mais...confiance ?
En quels maroufles ?
En quel concept
Avilissant ?

Pourquoi donc être ?
- Pas de réponse -
Quel est le but ?
(Reproduction)
Ni Dieu ni maître !
Sans croix ou bonze,
Sous le ciel brut,
- Quelle question ! -

...Et ne pas naître
Est une idée !
Or, rien n'y fait,
Notre seul choix :
L'ombre d'un hêtre
Mal hérité
Qui penche et vêt
Nos autrefois...









Ecrit par Salus
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