Elévation

Les vieilles passions s'avèrent les plus vives
De rivières parfois se rejoignent les rives
Au-dessus des reliefs le temps les a haussées
Ce temps qui ralentit quand il est bien chaussé

Et depuis leurs sommets le cœur voit l'infini
Le hasard malgré lui souvent les réunit
Des plaines et vallées le tumulte n'altère
Malgré le bruit creusant les rides de la Terre

Le calme des cieux d'azur la plénitude
L'aube de ce regard qui peint les altitudes
J'ai respiré ce soir les plus beaux yeux du monde
Et son parfum d'ivoire effluve qui m'inonde

La pulpe de ses doigts pour la rosée couffins
J'ai vu ses élégantes mains ses ongles fins
A la courbe soignée sa lèvre frémissante
Où la tulipe osa déposer rougissante

La poudre d'un soleil qui l'invite au Levant
Quand l'emporte sa voix à la source du vent
Du haut de son nuage est-il amant heureux
Qui se révélerait être assez valeureux

De contempler dressée la beauté de l'aimée
Qui danse sans bouger inimitable almée
L'inflexible défi de sa grâce affermie
Que l'azur sidéré se figea endormi

Par ce souffle impuissant à fléchir son éclat
L'abondance des fruits déborde de son plat
Sur ce nœud l'Achéron vient briser ses courants
Nuage évaporé sur son baiser mourant

Et devenir cette ombre autour de ta lumière
Sur la calme étendue de ta main qui se serre.


© Anima

Ecrit par Jim
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