Un désert parmis tant d'autres

En deux Iris grises face à l'aurore;
Il se dessine ce long tourbillon d'un songe;
S'agite en ondulant sous la brise devenue ôcre;
Mélange d'un esprit dans une partie du monde.

Quelques cristaux de sel amères s'enserrent;
Du protecteur pour qui la rose des sables s'ouvre;
Par cette caresse du vent tournant dit Amour;
L'obscurité s'est éprise de ces coroles éphémères.

Le silence d'un mot appauvrit l'âme solitaire;
Se perd, se meurt sans son océan de vie amitié;
Gémissant à l'unisson du chanteur de ce monde;
Perdant fiévreusement une confiance épuisée d'air.

L'instant se fige en une minuscule silhouette;
Que laisse apparaître les fissures arides du chagrin;
Tout en sable le château s'effondre et coule en grains;
Dans le vent, les vestiges d'un Temps , s'évaporent.

Deux perles coulent douloureusement le long de ma pente;
Le chemin du coeur qui s'en meurt par la fatigue ultime;
Aigre mélodie que murmurent les dunes de notre voyage;
Elles ont chevauchées allègrement le son d'un soupir.

Un cri que la chaleur a fini par rendre lourd et asséché;
Que la nuit fait gercer et endurçit obstinément dans l'abandon;
Laissant dans leur sillage une pièce cadavérique de sentiments;
Isolée et brisée en un paysage dévisagé; dans l'oubli massacré.

Sous le soleil devenu tueur est apparu le désert du coeur.




Ecrit par AGATHE
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