Extase


Je me souviens de ce soir d’avril,
Alors que le couchant s’éteignait.
J’ai cru voir un nuage fébrile
Qui dansait au sommet d’un pignet.

Autour de lui d’autres s’éteignaient,
Bus par l’ombre qui deviendrait nuit.
Il semblait encore vouloir veiller,
Trépignant d’impatience, sans un bruit.

Je crus qu’il m’appelait doucement,
Aussi, en franchissant le vitrage
Je me sentis voler. Ondoiement,
Courbes et droites pas de mon âge,
En un clin d’œil je fus dans ses bras.
Dans une valse avec mon nuage
Nous comptâmes ensemble une, deux, trois.

La musique était d’air, de lumière
D’ombres colorées et chamarrées
De vents portants, soufflants, incendiaires,
D’infimes perles d’eau bigarrées.

Tout à coup, le trou noir ! J’entendais...
« Hé, redescends de ton beau nuage »
On m’appelait, on me secouait.
Retour brutal de ce doux voyage.




Ecrit par Pilar
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