Mes fantômes gentils

Ils passent sans un bruit, dans une ombre fragile,
Le trait déjà troublé, le regard incertain,
Glissent d'un souvenir comme un parent lointain
Et me serrent, un peu, dans leurs filets habiles.

Avec eux, j'ai écrit, de tous ces longs récits,
Des chapitres divers puis la dernière stance,
Celle de la douleur et de la dépendance,
Avant que le mot fin n'efface leurs soucis.

Moi qui ne connais d'eux, que ces ultimes pages,
Et quelques vieux clichés accrochés près du lit
Qui content simplement, ce temps avant l'oubli,
Je serai là, pourtant, à l'heure du passage.

J'effacerai leur nom dans un clic de souris,
Leur dossier de la liste et fermerai la porte.
J'ai appris l'au revoir, comme eux je serai forte.
Mais j'y pense parfois quand mon cœur se flétrit.

Mes fantômes gentils dont je garde l'empreinte
De la vie qui s'en va, dans le creux de ma main,
Ou de ses yeux fermés qui ne verront demain,
Me suivent, pas à pas, d'une fidèle étreinte.





Ecrit par Myosotis
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