La maquerelle et le margoulin.

Un maquignon ayant conclu belles affaires
À la foire de l’Aigle, décida d’aller
Se procurer du plaisir au bordel voisin.
– Je me tâte, souffla-t-il à la tenancière
Qui lui conseilla : « Tâtez plutôt cette cuisse ! »
– Sa crinière est rousse, je n’aime pas les rousses !
Fut la réponse du connaisseur en juments.
– Prenez donc cette beauté d’ébène aux doigts d’or !
Je vous la garantis pleines de ressources.
– Heula ! Elle n’est pas un tendron de l’année !
Fit adonc l’homme regardant à la dépense.
– Cette vierge vous donnera bien agrément !
Cent euros la passe, fit à son client, l’hôtesse
Exhibant les atouts de sa récente prise.
– Je monte la p’tite pour un galop d’essai.
Je m’acquitterai de la somme demandée
Si j’en suis comblé, foi de Margoulin, fit-il,
Flattant la croupe de la jouvencelle malmenée.
Mais la taulière ne l’ouïe pas de cette oreille :
– Mon bousin est une maison de tolérance
Close aux cons fermés aux autres et à leurs bourses.

Las, il est trop de grossiers personnages
À confondre encore tolérance et soumission.




Ecrit par Ann
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