Ecuyère

Ecuyère, entre dans la lice
Enfourche à cru ton blanc cheval
Et que ce galop abolisse
Tous les soucis des jours banals

Ne monte pas en amazone
Mais les jambes des deux côtés
Le plaisir se mesure à l’aune
Des obstacles qu’on a sautés

Nul besoin de coups de cravache
Sur la croupe de ce pur-sang
Pour qu’à ta personne il s’attache
Et soit toujours obéissant

La monture que tu chevauches
T’emmènera là où tu veux
Pour peu que ta main ou ta bouche
Sache effleurer ses flancs nerveux

Déjà tu ôtes ton corsage
Pour cavaler le souffle court
Déjà ruissellent, tout en nage
Tes épidermes de velours

Va, saute, et tourne, et cabriole
Sur ta bête à califourchon
Tes yeux brillants sont des lucioles
Autour de ta bouche en bourgeon

Cambre au maximum en arrière
Ton corps sillonné de vallons
Que flotte ta brune crinière
Jusques aux pieds de l’étalon

Tout ce crin moite entre tes cuisses
Est source d’émois viscéraux
Il se peut que l’un des deux jouisse
Avant la fin du numéro

Ecuyère, ô, comme il bat vite
Sous les seins bondissants ton cœur
Tous ces soubresauts précipitent
La montée des blanches liqueurs

Encore un dernier tour de piste
Avant l’ébranlement final
Retour au sol te voilà triste
Et triste ton bel animal




Ecrit par Lejassyote
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