Songe d’automne

Le bouillon mijotait depuis la veille au soir,
Une mégère au sang-froid sortit avec son houssoir.
Marmite à la main, elle fila dans les rues
Offrant sa potion aux moribonds disparus.
Chassons la racaille à coup d’ail et d’eau !
Ô
Marmiton !
La cabale continuait à faire ripaille
Tournoyant autour de moi où que j’aille.
Tilidam, marmitaine, tilidam, marmiton.

Tels des diables, les sorcières chevauchèrent leurs balais
En m’observant méchamment d’un œil aux aguets.
La frayeur s’installa en moi ; que je crève ou pâlisse !
Les balais vinrent vers moi ; que je me lève ou périsse !
Chassons les ribaudes, brûlons-leur les os !
Ô
Marmiton !
Sortant de ma psychose pour échapper à ce délire,
Je courus à la sauvette évitant le pire.
Tilidam, marmitaine, tilidam, marmiton.

Fuyant à grands pas, bien que la peur me trouilla,
J’arrivai la tête la première dans un champ de citrouilles et là,
Je vis un quidam qui s’approchait lentement.
Hé ! Ombre ou fantôme ou mort-vivant ?
Fuyez, feu follet… fuyez, vilain nabot !
Ô
Marmiton !
Par chance, un grillon champêtre me fit entendre son cricri
Me disant que tout cela n’était que songerie.
Tilidam, marmitaine, tilidam, marmiton.






Tous droits réservés © Claude Lachapelle / octobre 2018


Ecrit par Claudel
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