L'homme et son chien


L’homme et son chien

En ce matin doux et joyeux
Le chien debout devant son maître
Frétille en jouant de la queue,
Lorsqu’il perçoit l’aube paraître.

« A cette heure allons travailler ! »
A toute gueule aboie le chien,
« Enfin vas-tu te réveiller ! »
Dit-il à l’homme peu enclin.

L’homme se lève lourdement,
Il prend, ensuite, un café chaud,
Chausse ses bottes lentement,
Actionne, enfin, le loqueteau,

D’un pas pesant franchit le seuil.
Fixant son maître le bon chien,
Espère l’ordre d’un clin d’œil
Pour s’échapper d’un bond serein.

Et les voici dans la nature,
Le chien courant parmi les champs,
A renifler quelques raclures
Disséminées au gré du vent.



De-ci, delà on vérifie :
Une clôture, quelques piquets,
Une pousse bien aboutie,
L’eau constante d’un ruisselet.

« Maintenant soignons les brebis,
Puis les dindons du poulailler !»
Dit l’homme au chien fort déconfit,
Qui n’a le droit de s’approcher.

Car, côte à côte, ils ne font qu’un,
D’un geste, un pas, ils se comprennent
Et vont, heureux, le même chemin
Malgré les tâches quotidiennes.

Epilogue,

Les années passées, sur le parcours de leur vie,
N’ont séparé ces compagnons bien attachants.
L’homme a blanchi, mais le chien, âgé, est meurtri
D’un mal insidieux qui le ronge lâchement.

Rien n’est plus comme avant, l’animal étendu
Souffre des jambes, dans sa tête tout autant.
Son maître parfois rude, parfois doux, est perdu.
Droit, immobile, mâchoire serrée, il attend

La force qui guidera son âme pétrifiée,
Pourtant le chien gémit, l’implore de plus belle…
Soudain ! Un coup brise le calme coutumier.
Le bon chien a rejoint son royaume éternel.






Ecrit par Aros
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