Zébrure

J'en allais auprès d'elle avecque grande hâte
Bien avant que la chose inconnue ne fut dite ;
J'avais couvert mon cou, luisant d'un nouveau hâle,
Craignant que dame chance, espiègle, se défile.

Je n'avais à personne encor vendu mon âme,
Céderais-je à son cœur du mien la moindre dîme ?
L'espérance est souvent une chute fatale
Qui chaîne nos exploits à quête du futile...

Les fous, c'est bien connu, ne vivent que d'espoir ;
Pour l'esquisse d'un œil, ils font tous les détours.
Leur souffle est l'ouragan qui carguera leur voile,

Les menant, pour l'unique, au plus loin de la foule.
Le glauque, le commun, voici la liqueur aigre
Que jamais ne boira le cœur rayé d'un zèbre !


© Persona

Ecrit par Jim
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