Récifs et nuages (souvenir d'un mouillage)

Un air frais soufflait sur les récifs ;
En serrant les nouages,
On sentait rouler sous les nuages
Le reflux moins rétif,

Le soleil qui versait du ciel prune
Des reflets mandarines,
L’écume en ses plis aigue-marine
Enflant la faible lune.

Les cirrus, en forme de sirènes,
De leurs danses lascives,
Froissaient l’eau ; parmi l’ombre passive
Ondulaient les carènes.

Le chant montant du port était doux
Comme une sérénade,
Tandis que vacillaient des daurades
Au travers des cailloux.

***

Puis, chassés dans ce jour régressif,
Quand enfin le nouage
Du dernier nœud fut fait, les nuages
Avaient fui les récifs.




Nb : Le poème a été composé en souvenir d'un mouillage inoubliable aux Baléares (désolé d'ailleurs qu'il ne justifie son adéquation au thème que par la présence des nuages à la forme de sirènes, quoiqu'on puisse dire aussi qu'il est une réminiscence des sirènes du passé..!). A noter également l'emploi de contre-rimes, choix qui m'est venu après lecture du très beau recueil de Paul-Jean Toulet que l'on peut trouver suivant ce lien :

https://www.poesie-francaise.fr/paul-jean-toulet-les-contrerimes/




Ecrit par Laurent7869
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