Février



Les branches nues de l’hiver
Sont un long frisson de brume
Où le matin gris se perd.

Le givre habille les toits
D’un frêle soupir d’écume,
D’un peu de cristal sans voix.

Or, s’il gèle fort encore,
Le jour se lève moins tard
Sur les rives de l’aurore.

L’air se remplit d’une attente
Plus intime qu’un regard,
Et plus secrète, et plus lente.

Mais, au ciel bas des chemins,
Le temps-même est en dormance,
Les doigts gourds sur les lointains.

Parfois l’orbe des hauteurs
Laisse un soleil qui commence
Toucher les sous-bois rêveurs.

Sur les bancs vieillis des places
On voit quelques chats assis,
À l’affût d’oiseaux fugaces.

Le vent couche sur la pierre
L’ombre des après-midis
Et sa frileuse lumière.








Ecrit par Ombrefeuille
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