Le gang des soutiens-gorge

Betty, Marie, Billie, ces employées modèles,
Travaillaient sans répit à la Cie Southern Bell,
Les belles fileuses passaient tous les appels
Des maris trop jaloux et des galants fidèles.

On était en Floride à la fin de la guerre
Qu'avait manigancée un brun teuton pervers.

A l'époque, il n' y avait pas les cellulaires,
Le téléphone at home était pour la grand- mère
Ou le cousin germain ou bien la belle-mère,
Jamais pour Germaine, l'opulente laitière.

On était à Miami à la fin du printemps,
La saison des amis qui musent en miaulant.

Et tous ces oaristys ou autres guet-apens,
Ces grands feux d'artifice où flambent les amants,
Faisaient les affaires des téléphones blancs
Dont l'ingénue couleur cachait tant d'expédients.

On était en Floride à la fin de la guerre,
Les tétons des filles décoraient les parterres.

Et nos trois préposées arboraient avec grâce
De jolis soutiens-gorge en guise de préface
Que zyeutaient les Georges de façon bien salace
Alors qu'ils trébuchaient, ces patauds lovelaces.

On était à Miami à la fin du printemps,
Les pigeons roucoulaient avec entêtement.

Sous leurs bustiers fringants se cachait un trésor
Qui n'était pas de chair, sans ternir le décor !
Elles avaient glissées près de leurs boutons d'or
Les pièces de monnaie de tous les monsignors.

On était en Floride à la fin de la guerre
Et chacun s'efforçait de chasser la misère.

Betty, Marie, Billie, ces employées modèles
Ont ainsi dérobé à la Cie Southern Bell
Des milliers de dollars en légères rondelles
Grâce à leurs balconnets à la Jane Russel.

S'il faut couvrir ces seins que l'on ne saurait voir,
J'aurais bien pour ma part jeté un pieux regard
Et palpé ce butin parti sans crier gare
Avec ces trois Bonnie qui ont marqué l'histoire !


Inspiré de faits réels.

Ecrit par Banniange
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