Légende algonquine

Deux aveugles logeaient au bord de l'eau ;
Pour aller chercher leur eau,
Ces deux vieux chamans,
Installèrent une corde reliant le lac à leurs cabanes.

Un raton laveur, voyant l'occasion
D'une bonne blague en dérision,
Déplaça la corde et le seau
Là où il n'y a pas d'eau.

Un des vieillards se leva un beau
Matin pour aller chercher de l'eau ;
Bien sûr, au bout de la corde, il trouva près
Du seau que poussière et grès.

Il retourna donc voir son compagnon
Lui expliquant la situation ;
Pendant ce temps, le raton laveur
Remit la corde au lac trompeur.

Alors le deuxième vieillard brouillon
Qui ne croyait point son compagnon,
Sortit de son bivouac
Et suivit la corde jusqu’au lac.

Les deux hommes eurent une dispute
Tandis que le raton riait dans sa hutte.
Michabou, un esprit vénéré par les Algonquins,
Apparut avec la bête dans ses mains.

Expliquant aux borgnes du comté
Ce qui s'était passé ;
Ce fou raton,
Méritait-il le pardon ?

Offensés d’avoir été joués,
Les deux hommes affligés
Décidèrent de prendre la suie de leurs feux
Et de lui faire deux belles marques sous les yeux.

Ils balancèrent ce chat futé
Au-dessus du feu braisé,
Ce qui fit de belles marques rayées sur sa queue
Lui donnant son caractère de gueux.

La morale de cette légende,
Espérant aussi que cette histoire se répande,
C'est de toujours respecter les vieux
Et de ne pas tenter de rire d'eux.





Tous droits réservés © Claude Lachapelle / Mars 2019


Ecrit par Claudel
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