Le festival des "JE" poètes

Y'a des jours comme ça où des faces cyniques
Se rincent au papier sur la place publique,
Trempent le parchemin, font saouler les pinceaux,
Et se grincent des vers en s'arrachant l' morceaux.

Qui sera le premier à boire d' la métrique,
A se gargariser en jus de rhétorique,
Faire d' l'original dans la gargouill’ des mots
Avec les pieds comptés et la rime au carreau.

La gent alexandrine avale en pathétique
L'acrostiche cuvé à l'encre sympathique,
L'anaphore ânonnant aux mous lents du cerveau,
Les vers de reprise en titubent aux rondeaux.

Les m'as-tu-vu bringueurs en bal métaphorique
Se la musèlent fort dans la cour poétique,
Les performances fuient au lancer de dicos,
Les grands crus d'artistes se boivent au goulot.

Quand coule à la vendange en verve chaotique
La provoc' écrite à l’ivresse de l’ironique,
Les esprits les plus fins s'échauffent aux tonneaux
Et les illusionnistes finissent au tord boyaux.

Je trinque à vos dires, buveurs de dialectique,
J'en ai rien à rimer, j'ai la langu’ frénétique,
Je suis de la piquett’ pas du Château Margaux,
Je siffle à l'encre acide et j' m'en bas le stylo.




Ecrit par Madautie
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net