C'est le printemps

C'est le printemps
Et l'heure où le jour va renaître ;
Je voudrais ouvrir ma fenêtre.

La rue s'ébroue,
Encore alourdie d'un sommeil
Où filtre un toucher du soleil.

De temps en temps,
Du métro une silhouette
S'échappe, rapide et fluette.

Là, sur ma joue,
Se froisse l'ombre de ma nuit,
Traînent les rides de l'ennui.

Depuis hier,
Je n'ai plus de clefs, plus d'adresse,
Je ne suis qu'errance et détresse.

Adieu, fenêtre
Où j'aimais dessiner du doigt !
Ainsi en décide la loi ...

Le regard fier,
L'huissier se gonflait d'importance,
Mais il n'a eu que mon silence.

Ô disparaître !
Pleurer enfin, loin de ces gens
Qui sourient car c'est le printemps !




Ecrit le 31 mars 2019,
fin de la trêve hivernale,
veille de la reprise des expulsions locatives


Ecrit par Ombrefeuille
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