Cendres

C’est un cœur qui sonne
Dans le glas des flammes,
Dans l’œil du cyclone
Pleure Notre Dame,
Siffle une Gorgone
Quand la flèche tombe,
Au son d’une trombe,
Un saint s’abandonne.
Des gargouilles pleuvent
D’un ciel tourmenté,
Des ramiers s’émeuvent
Au cœur du brasier.
Les orgues résonnent
En haut des colonnes
Où un chœur transi
Supplie son messie,
L’ombre d’un bossu
Semble suspendu
Sur les arc-boutants
Dans le feu ardent.
En bas, les passants
Fixent médusés,
Le toit flamboyant
Ainsi qu’un bûcher,
Qui a-t-on brûlé,
Un maudit sorcier,
La fille hystérique
D’un pacte lubrique ?
Est-ce un Dieu vengeur
Qui l’a allumé
Pour dire aux hâbleurs
Qui l’ont crucifié :
« Vous veniez ici
D’habiles manoeuvres,
Contempler, ravis,
Vos puissants chefs d'oeuvre !
Et bien vous voyez:
Tout part en fumée,
Il n’est d’éternel
Que l’amour réel,
Celui qui accueille
Les pauvres mourants
Sous les ponts en deuil
D’une fleuve insouciant ».




Ecrit par Banniange
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