Pourtant…

Pourtant elle murmurait des…



… Mots émus, qui m’avaient touchés,
Parfois, lorsque nous étions chez
Elle, où ses galants invités,
Pauvres glands, aux désirs vidés
Au vu du moignon coupé ras
Que, mignon, cachait l’autre bras,
Lui trayaient les larmes atroces
Rayant l’œil des plus belles gosses…

Moi, dont l’aile a toujours lutté
(Moi, plus qu’elle encore amputé)
Contre l’apocope invisible
Qui stoppe tout cœur et le crible
De trous : l’ablation des douceurs
De l’action prodiguant les sœurs
Sur quelque enfant, si le tonnerre
Ou le vent tue un jour la mère,

Je trouvais son faix plutôt frais,
Et, bien vrai, pour elle j’ouvrais
De mes doigts le caressant cercle
Où, tout coi, sous l’affreux couvercle
Refermé par ses prétendants,
Etait mort-né son espoir, dans
La croyance qu’elle était laide,
Transe due à chaque séide
Faux qui ne guignait que son cul
Pour qu’acoquine - quel calcul
Digne du serpent de la Bible,
Kidnappant tout humain faillible ! -
La belle, aux vœux libidineux,
Telle Eve prise à quelque nœud
Tressé, létal, par des mains d’homme !


Moi, mû par le Stendhal syndrome
Devant sa beauté d’œuvre d’art
Dont elle fait preuve sans fard,
Et, quoique d’en battre ma coulpe,
J’ai choisi l’âtre, sous la coupe
De la femme et de son foyer…

.. . Et la flamme où se foudroyer !




Ecrit par Salus
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