D'un amant fidèle



- Sonnet -


Vous aviez – je ne sais par quelle fantaisie –
Déserté ma contrée, délaissé mon jardin,
Et je me désolais de voir chaque matin
Se faner la lumière à la source tarie.

Je guettais, mais en vain, la caresse chérie
De votre voix limpide au galbe cristallin :
Cent fois je crus sentir votre parfum divin
Frôler la branche lasse et la feuille flétrie.

Votre visite enfin daigne combler mon cœur,
Effacer mon angoisse et calmer ma douleur,
Car je vous ai longtemps en silence implorée.

Je ne suis qu’un vieil arbre, et sachez cependant
Que je reste, ô sublime, ô désirable Ondée,
Votre tout dévoué, votre fidèle amant.







Ecrit le 5 juin 2022, après plusieurs mois sans pluie (ou presque)


Ecrit par Ombrefeuille
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