Les avions et les abeilles

Les avions
Nous passent au dessus de la tête,
Se croisent et dessinent ces beaux nuages
Des fumées arrondies en rectangles
(Petites quadrillages – chimie parfaite…)
Et parfois
Lorsqu’ils tombent
Lorsqu’on se projette
Ça nous désole, ça nous attriste,
Et (quelques secondes)
Cette tristesse même, nous embête
Ce Monde !
Parti à la conquête
De l’argent
Et de la seconde…

Les abeilles
Nous passent au dessus de la tête
Et soudain
Lorsqu’elles tombent…
Fatiguées, à tous les bouts de la planète
Essorées d’avoir avalé
Touts nos produits – (chimiquement parfaits)
Lorsqu’une abeille tombe
Et trouve repos, au lointain
(Elle s’assoit immobile sur une vitre…)
Et de là
Elle semble nous dire « au revoir »
Comme ça…
Son cœur, en silence, oublie la musique
De toutes ces fleurs
(Dont elle se souvient, romantique…)
De toutes ses images (ses joies d’autre fois)
Le parfum du printemps (qui tellement l’envoûta)
Avec son mirage de chlorophylle…
(A gauche, à droite, pourtant si fragile)
Elle faisait aux uns même peur !
Car une abeille pique
(C’est connu, lorsqu’elle meurt)
Son rêve l’amène (à sa jeunesse d’antan…)
Des fleurs, du miel, un arbre lointain,
Si lointain…
Que soudain,
Elle reste
Immobile,
(Son corps figé, de cire ou d’argile)
Quelque chose lui manque,
Indéfinie
Quelque chose ne rêve plus et semble partie …

Je la touche pourtant, je lui souffle - du vent
Je lui dis – va-t-en, va-t-en, maintenant !
Que quelqu'un m’explique,
Je ne sais pas pourquoi… ?

Elle reste à jamais
Immobile… comme ça…



Jacques AADLOV-DEVERS

Ecrit par Attention
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