Le charnier de Pourrières (Pourrières, 83)

Marius vient d’écraser le Cimbre et le Teuton ;
Les corps sont étalés sur le champ de bataille
Aux cadavres fumants ; tout un monde travaille
Pour attirer ici le charognard glouton.

La guerre vient d’inscrire un triste feuilleton
Sous le soleil antique ; un vent putride assaille
Le terrain sous la pluie ; un ciel tout de grisaille
Éclaire un monument à l’imposant fronton.

L’imagination suggère le carnage
Ces cris dessus les champs, cette horreur qui surnage,
Ces violents combats qui faisaient rage alors.

Dessous le sol sanglant, les ronces et les pierres,
S’échelonne sans fin l’ombre de tous ces morts,
Sur ce qu’on appela le charnier de Pourrières.




Ecrit par Lastours
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