Diane pécheresse


Vous alliez, Diane chasseresse,
L'arc à vos chasses trop bandé,
Et quand la corde s'est cassée
Vous gardâtes toutes vos flèches.
Pour changer de fusil d'épaule
Sans plus une corde à votre arc,
Vous vous fîtes, je le remarque,
De son bois une belle gaule.

Vous pêchiez, Diane, au moulinet
A moudre la moindre méfiance
Et vos appâts de choix parfait
Me tenaient chaud jusqu'en le ventre;
Vous pêchiez donc, Diane, à la moule;
Prenant son pied, je la têtais
Sans craindre ces bouchons qui coulent
Pour prendre tout mon temps gourmet.

Lors, vous alliez, Diane, à la pêche,
La ligne aux hanches bien galbée.
Un petit port, proche à côté,
Mouillait ma barque à cale-sèche.
J'avais le coeur en débandade,
Hippocampe et le ventre creux,
Et quand je vous vis vers la rade,
J'accourais pour filer un noeud.

Nous pêchions, Diane, avec plaisir
Et quand la pomme vous jetâtes,
Je la croquai en toute hâte
Tirant un coup qui porte à frire.
A votre hameçon, l'âme soeur,
Frémissant toujours de la queue
J'ai tant mordu, qu'encor je meurs
Mais vous me réserviez bien mieux.

Vous alliez, Diane chasseresse,
Pêcher sans ligne de conduite;
Préférant le harpon aux flèches
Vous vous prévaliez de ma fuite.
Par votre coeur sensible et bon,
Dans l'aquarium, vous m'installâtes.
J'y fais des bulles et des ronds
Pour combler vos penchants de chatte.




Ecrit par Louis Vibauver
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