Parole de poiscaille (Estrambot)

Qu’ont-ils fait, les poissons, dont gambillent les bancs,
Colins noirs, maquereaux, harengs, merlans, morues,
Et d’autres moins connus ne courant, sûr ! les rues,
Pour remplir les chaluts des bateaux sans haubans ?

Ils ne sont épargnés par les gens en cabans
S’incrustant dans les mers, véritables verrues,
Fonds marins labourés, pipi de chat charrues,
La chasse sans merci digne des pis forbans.

L’écosystème meurt, en cause la surpêche,
Vains l’avertissement, la patente dépêche,
De l’homme seuls ressorts ponts et montagnes d’or.

Qu’importe l’agonie, en longueur, des espèces,
Les cales et filets fermés au mirador
Comme flottants rejets en lits, couches épaisses !

Le col bleu n’a, non plus, rien du toréador
– Quoique infondé brio – lorsque les colonies
D'éponges, les coraux, dans la mort, sont unies.


Le 2 septembre 2019.





Ecrit par Stapula
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