Extraterrestritude et politikaillerie





Dans l’herbe du jardin je trouve une soucoupe
Qui volait je suppose mais elle est à l’arrêt
J’en vois sortir un type avec une belle houppe
Verte et fluorescente d’un séduisant effet.

Il ressemble à un homme avec une chevelure
Scintillant dans la nuit et éclairant son pif
Il est proéminent d’une telle démesure
Que le prix d’un mouchoir serait prohibitif.

Il me dit dans ma langue, (il est planètiglotte,)
Je viens vous conseiller car la terre va mal
Vos politicailleurs sont bons à la parlotte
Mais pour votre pays ils vous seront fatals

Je vous le dis tout net copiez Jupiter
Planète où l’équilibre est assez bien tenu
Car de notre méthode nous ne faisons mystère
C’est pour vous l’enseigner qu’ici je suis venu

D’abord la politique est tri autant que choix
Un examen léger au début élimine
Les postulants qui n’ont ni l’ardeur ni le poids
Ceux auxquels l’électeur trouve une sale mine.

Du casier judiciaire jugeant la transparence
On élimine ceux ayant la moindre tache
On ne revoit jamais ceux dont la malséance
A eu l’honnêteté quelque jour en relâche.

Le premier seuil franchi on les artisanise
Tous les politicien deviennent artisans
Ils présentent un programme et des choses promises
Calculent du futur les débours suffisants

Et signant un accord avec un devis clair
ils obtiennent bien sur un contrat de travail
Leurs actions ne sont jamais crépusculaires
Un ordre défini évite la pagaille.

On les paye assez peu d’une avance discrète
la somme est complétée selon leurs résultats
Car on ne juge pas aux mots ou à la tête
Ces gens qui sont censés faire un heureux état.

Ainsi collectionnant ceux qui étant capables
Ne passent pas leur temps à flatter l’électeur
ils forment les nouveaux aux critères acceptables
Qui savent travailler en gardant leur honneur.

La presse en Jupiter ne fait pas l’opinion
Elle doit informer sans sortir de la route
Où la vérité pure est seule condition
Sinon elle devient laveuse de soucoupes.

Chez nous on reconnaît l’utile politique
Au fait qu’il a agit pour le bien général
Évitant le hâbleur, le voyou hystérique
On enrichit les bons au talent national.

Il arriva jadis qu’un coquin politique
Voulut s’émanciper du contrat national
Il fut vite jugé et la loi galactique
Le mit dans un trou noir l’oubli lui fut fatal.

Et les jupitériens évitant les tracas
Licencient sans tarder paresseux et menteurs
Les excès de tout poil les jeux indélicats
Entraînent le mépris de tous les électeurs

Et si de nos votants le faible pourcentage
N’atteint pas la moitié de tous les habitants
Des postulants inscrits ont fait un grand ménage
Pour refaire une liste de nouveaux prétendants

Il est vrai que chez nous voter est obligé
Donc que les gens élus ne sont pas contestables
C’est au scrutin suivant qu’il faudra corriger
En disant c’est ma faute si l’état est minable.

Bien sur on a prévu assez de remplaçants
Au cas où un contrat serait mal honoré
On vire dans ce cas le mauvais dirigeant
Qui s’en va sans richesse et sans être honoré.

Il y a a bien longtemps quelques désordonnés
Avaient semé ici un désordre notoire
Exilés sur la terre ils furent pardonnés
Mais ils sévissent encore et triste est leur histoire.








Ecrit par Rimatouvent
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