La ploucocratie

S'il est quelques humains heureux que je vénère,
Faisant qu'en nous parfois point je ne désespère,
Il en est pour lesquels je n'ai que du dégoût ;
J'aimerais les noyer par la châsse en égout.

Privilégiés, ils ont tout lu, mais rien compris ;
Ils ont ri de Tartuffe, et ils le reproduisent.
Ils ont, comme Crassus, ce goût dont il s'éprit
Pour l'or et le pouvoir dont leurs trachées s'enduisent.

Ni dieu ni maître ! peut, devant le Commandeur,
S'écrier Dom Juan, lors que nos libertins,
Afin de mériter leurs gages, n'ont d'ardeur
Qu'à jouer Sganarelle ou le chien Rintintin !

Tout comme ce valet, l'accumulation
De clichés leur tient lieu de discours raisonné.
Hors les simplets ou bien ceux de la maisonnée,
Qui crédit porte à telle immaturation?

Ces gens, pas très futés, qui mémorisent tout
Et sont habiles à duper, leur seul atout,
Ne possèdent ni science ni intelligence,
Leurs atours révélant leur immense indigence,

Le sommet de leur art n'est autre que la ruse ;
Ils se sentent vainqueurs quand d'un faible ils abusent.
Si du doute il ont peur, c'est qu'une certitude
Les point, qu'ils ne pourront, par nulle turpitude

Ecarter : celle d'être un tonneau, un grand vide,
Jamais repu, ainsi celui des Danaïdes.


©Persona

Ecrit par Jim
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