La mort dans l’arme


(In cauda venenum)


Si tant que mal, bien n’ai baisé
Qu’avec ma main,
Acre fortune a refusé
Meilleur destin.

Bite a folie en son pouvoir,
Aloi d’airain !
Que ne lamper à l’abreuvoir,
Si doux, d’un sein…

Gonade en chai, dans l’ombre verte
Croise un requin !
Prostré sous la verge entrouverte,
Un bas Caïn,

Tremble au laid délire d'Eros
Jouant sans fin
La grande musique de l’os
Sur mon chagrin.

J’ai fol désir en qui me plaît
Mais l’Isengrin
Souvent d’amour se fait replet
Jusqu’à ma faim.

Et tant j’ai craint que ne se puisse,
Comme Aladin,
Frotter le génie à ta cuisse,
Douce putain !

Dans l’alcôve étroite où Phobos
Arme son frein,
J’abjure, seul, la gaule droite,
Chaque matin.

Pas un pistil que n’ai rêvé,
Sans noir dessein,
Si tant que mal, bien n’ai baisé
Qu’avec ma main !




Ecrit par Salus
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net