Nos idées

nos idées
sont fugaces.

ces évidences d’un instant,
ces éclats, ces lumières,
ces éclaircissements,
ces constructions,
ces résolutions,
ces ouvertures,
ces visions simples sont légères.

elles n’aiment pas le lourd,
ce qui tombe,
ce qui plombe.

elles flottent dans nos pensées
sans prise aux filets des chaluts ravageurs.

elles se méfient par nature,
elles se gardent des bazookas du discours,
des canons de la bien-pensance,
de la boue du racolage,
de l’asphyxie du mythe,

du sordide des bonimenteurs,
des marchands,
des usuriers,
des affabulateurs,
des profiteurs,

ces destructeurs de nos espaces purs et libres,
ces pollueurs patentés de la pensée,
de nos pensées,
et qui s’empiffrent avec voracité
de nos richesses,
de nos délicatesses,
de toute notre sensibilité
et de la fragilité des êtres

pour, en retour,
par cupidité,
par impuissance,
avec toute leur suffisance
et leur morgue hautaine,
nous gaver de leur bouillie verbeuse,
de leur logorrhée sans fin,
de ces monologues nombrilistiques,
de ces avalanches de paroles,
de tout ce vomi écœurant
qui nous désole,

et dont ils sont si fiers.


francis avril




Ecrit par Floreal
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