Fausse alerte

Par dessus les toits de la ville,
Dans la clarté de ce beau jour,
Une stridulation virile
Rompt soudain la paix du faubourg.

Par ses grandes cornes hurlantes,
La sirène lance un appel
Aux populations indolentes
Qu’il se trame un danger formel.

Quel nouveau drame nécessite
L’emploi de ce tocsin mordant,
Quelle catastrophe subite,
Quel incendie, quel accident ?

Conditionné, on s’imagine
Chez les pompiers, le branle-bas
Ce corps d’élite qui turbine
Pour son héroïque combat.

A moins qu’un péril plus tragique,
Par ce signal, nous soit promis,
Comme une pollution chimique,
Un séisme ou un tsunami !

La guerre est de l’histoire ancienne,
Nous n’avons plus à redouter,
Du ciel, une attaque aérienne
Qui menacerait la cité.

Non, le grand bruit qui déconcerte
Au sein du rythme journalier
Se révèle une fausse alerte,
Un exercice coutumier.

La raison de l’effervescence
Est que nous sommes mercredi,
Le premier du mois qui commence
Et qu’il est tout juste midi !




Ecrit par Rebo
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