Le chat pas très Nietzsche



Ô mon septième chat, pardonne ma bêtise,
Mon humaine sottise à prendre ma datcha
Pour un austère ashram, omets ma jobardise,
Et ma folle analyse et mon prêchi-prêcha :

Tel un crétin, je crus nier ta félicine,
Et ces odeurs d’urine au café du matin,
Détruisant son tanin, dézinguant ma narine,
Je, pas très malin, crus abolir ton destin.

Je te causais de Nietzsche et de son Zoroastre
Tous deux tournés vers l’astre à l’instar du derviche
Dans une danse riche au refrain du désastre,
Je t’emmenais, jobastre, en cette absurde triche :

Je serai le Surhomme et toi le Surfélin
Nous combattrons l’instinct, élargirons l’idiome,
Étranglerons l’hormone et tout son Saint-frusquin
Nous ne serons plus qu’Un, Univers autonome…


Oui, mais mon chat pissa toujours et de plus belle,
Déglinguant sa gamelle, un beau soir me força :
Il me dit comme ça : « je veux une femelle !
Tendre, jeune et pucelle ; à jamais, vieux Fada ! »





Ecrit par Lau
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