Le cénobite et l’anachorète

Un cénobite seul, au fond d’un monastère,
Se morfondait de point savoir adorer Dieu.
Les moines, ses compères cultivaient la terre,
Ne surent point donner dévotion à ses yeux.

Un brave anachorète, vivant en ermite,
Trouvait le temps bien long au sein de sa retraite ;
Il voulait en finir des vœux de sa conduite :
Saint vivant, mort au monde, il avoue sa défaite.

Ils vivaient tous les deux dans la même bâtisse,
Séparés par un mur aussi épais que lisse,
Qu’aucun son ne filtrait au travers de ses pierres
Et que l’autre coté n’était rien qu’un mystère.

Dans un éclat, un jour, par un coup de tonnerre,
Il se scinda en deux, s’ouvrit à la lumière
Et de chaque coté on s’observa en crainte
De voir le mal sévir, nous prendre en son étreinte.

Hardiment notre ermite, un peu s’aventura
Et découvrit alors brillante compagnie,
D’amitié se lia, ripaille avec eux fit
Et de sa solitude il ne regretta pas.

Notre moine impie s’isola de ses frères,
Vœux de silence il fit, plongeât dans la prière,
Le mur il referma pour être en solitude
Et de sa vie il fit une béatitude.

Que l’on soit à plusieurs à honorer son Dieu
Ou bien rester cloîtré à demander pardon,
Avec d’autres il faut peser sa réflexion
Pour que son âme enfin puisse exaucer son vœu.


Pierre Schneider, dit Peire Lo Sastre © copyright

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Ecrit par Peirelosastre
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