Frissons fluor-fraise

Dans l’arène des cieux
Aux plaines dépeuplées de Pégase,
Il est ce taiseur de clairières,
Compteur d’étoiles polaires
Et d’aurores boréales.
Majesté aux nuits blessées
Ensoleillées ou porcelaine
Il pose, pur, pâle,
Pilote aux yeux d’or
Pétrifiant de ses deux topazes
Les orées bruyère et fluor.

Il hulule là-bas
Tout bas
Tout seul
Perché au bord du crépuscule
Famélique, fantasmagorique,
Aimanté par le goût du beurre,
Par dessous les frimas toundra
Où il féconde l’hormone de la peur.

Il ira fondre
De mille splendeurs dantesques
Sur un lemming femelle,
Délacer ses dentelles,
Découdre son chandail
Maille après maille,
Lui dénoyauter le poitrail.
Mais ne suffirait-il pas
D’un vieux câble électrique
Pour que grand spectre,
Il dégringole
Feu sur sol
Echoué à quelque lagune formol,
Température stoïque Neptune,
Les yeux attachés à la lune ?


Insolite, solitaire, absolument splendide<br />
-mais en voie d’extinction<br />


Ecrit par Boetiane
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