De très loin


De très loin, de la plaine et des confins du temps,
Le son clair et profond, grave, puissant, limpide
Du carillon s'élève, et son aile rapide
A la lenteur des jours et du soir les accents.

De très loin on se hâte, on se presse à la voix
Du silence entendu aux marches du mystère,
On accourt à l'appel serein du monastère
Et l'on goûte une joie qui franchit les grands froids.

De très loin sur le lac où la brume se tait,
On glisse vers la rive, et les arbres tout proches
Semblent vibrer déjà du souffle long des cloches
Qui s'élance, retombe et aussitôt renaît.

De très loin dans les cœurs la lumière des chants
Traverse l'infini : c'est tout le ciel qui danse,
Les icônes penchées dans la pénombre immense
Et les cierges parés du galbe de l'encens.







Ce poème a un sous-titre : "Les cloches de Valaam"
Je l'ai écrit après avoir écouté sur YouTube les cloches
d'un monastère de Russie



Ecrit par Ombrefeuille
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net