Brève rencontre

Suis-je déjà dans l'âge où la bougie s’éteint
Suis-je en ce temps déjà du printemps qui déteint
De ses feuilles rousseur dans une boue vitreuse
En cette flamme froide annonçant les adieux
Quand le présent n'est plus qu'une mémoire heureuse
A dire que le ciel est l'ombre de tes yeux
Je regarde l'épaule et l'oreille et la mèche
Souvenir de blondeur qu'une cascade lèche
De lumière la source en laquelle un dieu choit
Un dieu jaloux de ton éclat que l'or enivre
Que ton ombre obligea pour prolonger son vivre
A t'offrir de son feu que clément ton œil boit
Ta main sensible s'ouvre ainsi la feuille verte
A l'humide frémir des roses entrouvertes
Ta main lève en jardin les senteurs les couleurs
Comme les sons issus de la profonde terre
Ton pinceau musicien efface les douleurs
L'orchestre de tes doigts déploie tous les mystères

Enfance ô mon enfance à jamais souvenue
Sonne encore en mon cœur cette joie advenue
Il était une fois sur la plage un gamin
Qui de la vague vit surgir la flamme vive
Plus jamais de château construisit de ses mains
Sa route fut tracée en suivant sa dérive
Il arrive parfois qu'advienne la surprise
Au terme de l'attente où la pensée se grise
Cette ivresse à laquelle aucun vin ne parvient
Du simple fait que tu sois là mon corps s'allège
Les saisons sont mêlées dans ton œil florilège
L'instant parfait d'une statue qui se soutient
Être encore en l'instant où se maintient la stase
De toi le souvenir est la présente extase
Quand tu marches un peu ta ramure vacille
Dessous le flot du vent le temps est un ruisseau
Moins que l'arbre il résiste au couvert d'arbrisseau
L'aiguille à ton horloge est un temps qui oscille

Tandis que nos journées sont découpées en tranches
Deviendrai-je ce vent qui court entre tes branches.


©Persona

Ecrit par Jim
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