L’addition

Nous avons une dette impossible à régler
Envers les animaux, compagnons d’infortune,
Prisonniers comme nous de ce monde scellé
Mais dont nous tirons moult intérêt ou pécune.

Chez eux, nous exploitons depuis un fameux bail
La chair, le lait, les oeufs, la laine, la fourrure,
Le cuir, la soie, le miel, l’ivoire, le corail,
La nacre, le guano, la perle de culture.

Nous les faisons trimer pour porter ou tirer
La charrue, la noria, le bât ou l’attelage,
Les grumes, le traîneau, le palanquin paré,
La péniche le long des chemins de halage.

Préposés à la garde ou voiliers transmetteurs,
Associés estimés pour la traque efficace
Des nuisibles, essaims de pollinisateurs,
Employés renifleurs, auxiliaires de chasse,

Animaux entraînés à la course, aux combats
Pour servir nos paris qui ne nous flattent guère,
Sujets de rodéos ou pis, de corridas,
De cirque, de zoo, de jeux, de sports, de guerre…

Nous les utilisons pour nos médications,
cobayes condamnés dans les laboratoires
Et nous en inspirons pour des innovations
Qui font faire au progrès des avancées notoires.

Par nos activités, notre pullulement,
Voilà que maintenant, de nombreuses espèces,
Privées de tout espace où vivre dignement,
De la face du monde, à jamais disparaissent.

Mais nous les admirons pourtant, pour leur beauté,
Pour leur diversité, leur ruse, leur souplesse,
Leurs qualités, leur chant, leur ingéniosité,
Leur force, leurs atouts, leur grâce, leur vitesse.

Dans les contes, les vers, les fables, les romans,
Nos poètes souvent ont su les mettre en scènes
Pour narrer au travers de leurs agissements
Nos traits de caractère et nos passions humaines.

Moi-même poursuivant la voie de ces aînés
Et voulant rendre hommage à l’animale engeance,
Je leur dédie parfois dans des moments glanés
Un poème faisant oeuvre de bienfaisance.




Ecrit par Rebo
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