Sidération

J’observe avec sidération la mer…
Jamais le vent n’a été si furieux,
Le ciel semble un océan à l’envers
D’où tomberaient mille sabres affreux.

Les goélands sont eux-mêmes en panique,
Ne discernant plus de l’onde l’élan
Dans ce grand tableau d’un gris métallique
Qui gronde et tournoie comme un ouragan.

J’aperçois au loin de frêles esquifs
Sur leurs crêtes blêmes tentant de fuir,
Que des paquets de mer, lourds et massifs,
Sans aménité viennent engloutir.

Quelques-uns dans l’horreur ont plus de chance
Et parviennent à rejoindre le port
Où je me trouve, dans la délivrance
D’avoir échappé au péril de mort.

Sur leurs lèvres tremblantes de fortune
Traîne toujours l’adresse à Notre Dame,
Les pieds dans le sable, au clair d’une lune
Que fouettent encore le reste des lames.




Ecrit par Fregat
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