Goule en gore

Dehors, dans la forêt, la neige n'en finie pas de tomber. Voici l'hiver qui m'embrume les narines.
Je tire la couette, j'ai ressorti les plumes, même le feu de la cheminée m'enfume.
Un courant d'air dans la maison les portes claquent. Tout le monde ou presque est confiné.

Blanche, est passée me voir, elle me surnomme nez rouge, elle dit que je suis trop mignon, mais qu'a mon âge je devrais faire attention. Je devrais le savoir j'ai toujours été fragile.
Elle m'a préparé un grog avec miel et rhum bien chaud pour me consoler.

Devant mon papier où je tousse je me relis tout haut :
Monsieur, j'ai lu tout votre ouvrage
"Aérez vos bronches !"
Ne prenez pas ombrage bais je pense qu'il ne s'applique en doutes saisons.
Courir à la fraîche j'en frissonne encore.
Jabais plus cet hiver je ne betterai le nez dehors.
Aujourd'hui mes poumons exbirent.
Bon nez est liguide. Ma gorze flambe, dout va à vau-l'eau.

Il n'y a blus d'audeur qui tiennent, je ne vous dit pas berci.
Le médecin est passé me faire des pigures
qui m'ont fait trop bal.

Je ne sort blus, je lis des poèmes tristes à bleurer.
je me sent borveux. Je grois que je vais bourrir biendôt .
J'ai églusé tous mes bouchoirs et ça goule en gore.

Hé oh, je vous le dit, soyez maudit, auteur de balheur.

Signé Atchoum.




Ecrit par Francis
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