L'oiseau qui chantait


J’avais en moi un oiseau qui chantait
En des jours banals bercés d’insouciance
Où s’entrouvraient des fleurs immaculées,
Corbeilles blanches de fruits en puissance.

Il sifflotait d’une voix de velours
Répandant de la gaieté, de la chance,
Tous le matins sous le grand toit des jours,
Sur le mince fil de mon existence.

Et puis l’ombre indécise d’un marais
Est venue couvrir sa voix et ses plumes,
Enroué, malade il n’a plus sifflé
Que des chants d’illusion et d’amertume.

Et un matin, mon cœur n’a plus saisi
Qu’un silence immense qui lui fit peur :
Comme si du soleil l’or avait fui,
Un voile brun enserrait chaque fleur.

Où es-tu l’oiseau au timbre égaré ?
Reviens… Je savais trop peu le bonheur
De cet hymne clair aux libres couplets
Que tu versais aux heures avec douceur.

Je promets, mes sens retrouvés alors,
Au son de ton chant vainqueur de clamer
Que la liberté est comme un trésor:
Pour qui la perd, elle a un autre aspect.

https://youtu.be/TJecpIBovq4




Ecrit par Fregat
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