Sisyphe

Sisyphe, sans ciller, fixe en vain la montagne,
Les muscles injectés bombant son corps altier,
D'un pas lourd après l’autre il monte le sentier,
Chaque erreur le poignant par une vive aragne,

Parfois, le regard morne, il songe à sa compagne,
La roche qui l’oppresse et déforme son pied
Incruste sourdement en son mental d’acier
Le fantôme immortel du monde qui s’éloigne ;

Le roc redescendra demain, il l’a compris
Et dressant aux damnés un faciès sans ris
Il se souvient souvent au fond de la nuit noire

De ce Kronide dur qui toise sans remord
Et face à l’envoyé l’emmenant au Tartare
Qu'il détrôna les dieux en enchainant la Mort.




Ecrit par Nicolas
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