La nuit

la nuit qu’on redoute
le jour qu’on attend

on est comptable de tout

et puis le fardeau
on le porte soi-même

on n’a pas besoin des autres pour ça

ça fait partie de nous

cette accumulation de doutes
de quêtes
d’inquiétudes
de coups
de morsures
de ripostes
de défis
de rebuffades
de tâtonnements
d’étouffements
de dépits
de mise à terre
de rage
de faux-pas
d’effondrements
de chutes dans l’abîme

tout ça empilé
entassé

il n’y a plus de place
mais on tasse encore
tout doit rentrer
on appuie
on pousse
on force
on s’arc-boute

comment fait-on pour tenir
pour retenir
pour contenir
tout ce fracas de la vie

ce lourd bagage
qu’on serre fort
pour le maintenir en place

oh ! pourquoi ce bât si pesant
qui ne sert à rien d’autre
qu’à offrir à la ronde
le spectacle de la bête
expiant sous le poids de la charge


francis avril




Ecrit par Floreal
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