A Georges

Toi, junkie sidéré dans une nuit sans astre
Comme ta peau d’ébène où s’acharna le fouet,
Dans l’enfer en coton, ton ancêtre humilié
Rampait, nu dans les champs, vendu pour quelques piastres.

Les forêts du Ghana, les plaines du Mali
Où rêvaient les guépards au vol des flamants roses,
Les splendeurs irisées des nuages assoupis
Qui berçaient l’horizon de leurs métamorphoses,

Se sont pulvérisées dans le ventre pourri
De ces ogres des mers où l’esclave a gémi,
Marqué par le tison qui abolit son nom,
Ne restera qu’un corps soumis aux vexations.

Des siècles sont passés mais qui a oublié
Les cris effroyables des peuples accablés
Tels des chiens affamés dans des cages grinçantes
Qu’aveuglait un soleil de ses flèches ardentes.

Georges, avais-tu gardé au fond de ta mémoire
Ces hurlements de peur d’un enfant déporté
Dans l'obscène cité prodigue en cruautés
Où tant de condamnés sniffent leur désespoir.

Tu cherchais, médusé, le secours d’une main,
Tu trouvas, étouffé, le genou d’un chrétien.


A Georges Floyd...Un acte raciste de plus avec en prime un assassinat en direct, the dark side of humankind!

Ecrit par Banniange
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