Les feux de la Saint-Jean

Aux feux de la Saint-Jean, que brûlent les amants?
Leurs souvenirs d’enfants ou l’âge des tourments
Quand le ciel s’étirait, quand la foudre tonnait,
Le soleil s’attardait, les nuages filaient ?

Mais qui est ce Saint-Jean fêté si ardemment,
Celui décapité sous l’œil de Salomé,
Celui qui baptisait et dans l’eau purifiait,
Qui reçut le messie en serviteur souffrant,

Il naquit au solstice et mourut au nadir,
Il bénit les errants au bord d'un fleuve vert,
Dans l’espoir insensé qu’un matin à venir,
Il verrait, sidéré, la liberté en chair.

Aux feux de la Saint Jean où s’éparpille l’an,
En braises consumées, les heures sont passées,
Que vois-je à l’horizon, sous les cendres du vent,
Le désert s’avancer, une voix proclamer :
« Mais qui donc l’attendra, quand viendra la moisson,
Qui gardera la foi en ces jours d’abandon ? »




Ecrit par Banniange
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