C’est le bruit de dix ongles qui grattent la terre

C’est le bruit de dix ongles qui grattent la terre
Et ses couches épaisses tassées par les pluies
Regorgeant de limaces, de vers et de fourmis
Qui trouvent près des morts une honnête tanière

C'est le labeur de doigts autrefois écœurés
Par cette faune de basse-fosse grouillante
Se montrant cette nuit, si ce n'est accueillante,
Le mal nécessaire d'un désir obstiné

Tu dormais. C’était il y a une heure à peine
J'ai rampé dans les ruelles de ton village
Pour offrir à tes yeux ma figure sans âge
Et fardée de pénombre. Tu sais ce qui m’amène!

Si je suis mieux apprêté dans tes souvenirs
C’est que nous autres gens qui peuplons les caveaux
N’avons que peu besoin d'être soignés et beaux
Tu t'y feras l'ami; es-tu prêt à partir?

Solitude - Partie 2

Ecrit par Nostahrj
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net