Le clair-obscur du temps

Au premier matin du monde,
Quand naquirent les couleurs,
La brise effleura la ronde
Des oiseaux, des fruits, des fleurs.

Elle en garda le soupir
Et la caresse limpide
Dont les bleus s'en vont mourir
Au chant du ruisseau rapide.

Rouge est le feu qui dans l'âme
Veut embrasser l'univers,
Impétueuse est sa flamme,
Ardents ses profonds déserts.

La pénombre des forêts
S'est arrêtée, s'est assise,
Sous la voûte des regrets
Qu'un rayon de brume irise.

Ô ciel gris de nos automnes,
Penché sur l'envers du cœur,
Dis-moi pourquoi tu frissonnes,
D'où te vient cette langueur.

Le soleil cru des étés
S'est perdu parmi la plaine,
Et le silence des blés
Ondule, vague lointaine.

Nos jeux dans la neige pure,
Le vert joyeux des printemps
Ont la grâce d'un murmure
Dans le clair-obscur du temps.

Déjà le parfum des fleurs
Avait l'humeur vagabonde,
Quand naquirent les couleurs,
Au premier matin du monde.







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Ecrit par Ombrefeuille
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