Tango Tristesse



Les jeunes gens cessant leurs danses solitaires
De la piste sortirent la musique changeait
Ils n’appréciaient pas les rythmes d’antiquaires
Le tango c’était vieux et on le négligeait.

Pourtant Jeanne et Camille attiraient les regards
Perfection légère en un rythme suivi
La danse dévoilait la fluidité de l’art
On les regardait donc, envieux ou ravi.

Tantôt exubérante aux figures coquines
Effleurant les rondeurs du sein ou de la hanche
La mouvance se fait sensuelle, argentine,
Sur cette simple piste à Paris un dimanche.

Plus marquée, à pas lents l’andalouse manière
Permettait des figures où les corps restent unis
La taille aux pressions n’était pas étrangère
Le couple front à front se sentait réuni.

L’orchestre appréciant la danse bien menée
À "la cumparsita» ajouta "el choclo"
Mais le couple cessa la volonté freinée
Par un essoufflement les torturant de trop.

Chargé des souvenirs de danses plus actives
Il l’emmena s’asseoir en lui tenant la main
À faire son bonheur elle était si active
Qu’il voulait pour l’amour d’infinis lendemains.

Car même un cœur aimant se doit à la prudence
Vieil époux amoureux la danse le grisait
Il savait que fragile en limitant la danse
Il préservait les forces de celle qu’il aimait.

Un moment de bonheur en cette danse fière
Dévoilait qu’ils auraient mérité des bravos
Mais il faudrait pouvoir faire une marche arrière
Comme l’on fait parfois en dansant le tango.

L’ombre d’une tristesse aurait pu assombrir
Cet amour délicat qui anime leur cœur
Le tango est moins vif mais reste ce bonheur
Que les ans écoulés ne peuvent amoindrir.







Ecrit par Rimatouvent
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