Mon pays c'est la vie

Laisser l’aurore naissante suffire
A festonner d’or la nuit déclinante
La gaieté de l’enfant, d’éclats de rire,
Cligner de l’œil au bonheur de l’instant.

Applaudir l’averse sur le sol sec
Qui claque et calme la soif de la terre,
Nourrissant le cours d’eau qui chante avec
Le saule et sa ruisselante crinière.

Couché dans l’herbe écouter les nuages,
Leurs propos secrets à vous seul audibles,
Et suivre leurs voiles en plein voyage
Dans l’écume de vagues invisibles.

Admirer l’oiseau sous le ciel qui brûle
Au soleil d’Occident descendu bas,
Dessus la mer que teint le crépuscule
Embrasant l’eau du plus beau des grenats.

Le torse gonflé comme un coq qui chante
Respirer l’odeur des coings, des framboises,
Cueillir des vergers la blondeur brillante,
Le charme muet d’un vieux toit d’ardoise.

Répondre à la voix encore inconnue
D’un étranger duquel on se rapproche
Et voir que son cœur librement venu
Sous sa poitrine bat aussi à gauche.

Rapporter chaque jour une autre joie
Glanée ainsi dans ce riche pays
Aux grisants sommets, où l’amour est loi,
Qui n’est autre, au fond, que sa propre vie.




Ecrit par Fregat
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