Spleen d'automne

Elle est venue l'ère mystique
Où se répand au creux des bois
La plainte vive du cantique
D'un temps interrogeant sa foi.

Les sentiers gris sous la rosée
D’une nuit plus longue s’éveillent,
Froissant des vagues matins frais
L’étoffe en deuil pâle et vermeille.

Dans leurs pieux soupirs intérieurs
Les arbres tombés en prière
Versent des niveaux supérieurs
Des larmes diaprées journalières.

Et plus rien ne semble pouvoir
Stopper la danse saccadée
Des feuilles jusque dans le soir
Qui couvrent les sols de regrets

Car tout respire l’abandon
D’un soleil sans plus de lumière
Où se désole ma chanson
Qui voudrait partir en arrière:

Sous ce décor démantelé
Que mon regard contrit effleure
Combien d’années illuminées
Revivent soudain et puis meurent

Quand l’automne, saignant debout,
Blessé à mort sournoisement
Disperse sa douleur partout
A chaque pas, aux quatre vents!

Cessant alors de divaguer,
Il me faut de nouveau conclure
Que j'ai laissé filer l'été...
Sans toucher au cœur sa verdure.




Ecrit par Fregat
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