Brrrru...! L'ooooh...!

Les frimas ont gelé la glaise avant que neige ne vienne
Les matins gris étouffent la sève minérale des ombres
Troupeaux et maîtres sous les toits secouent les pelures
De foin et jambons les greniers sont richement garnis

A l'étable s'organise une promiscuité digne et sans relief
Pourvu que rations et toilettages soient justement assurés
A la ferme les casseroles reluisent des futures ripailles
L'hiver sera parsemé d'embûches dont le poêle se régale

Sous la carne les cœurs s'épaississent au vin des misères
L'eau gèle dans les puits dormant des frêles chimères
Les peaux crocodilent les délires farouches du printemps
On se côtoie en rêves d'insolence nue aux contours d'envies

Sous la plume luit pourtant l'éternel des amours tremblants
Le sarment se réchauffe au mitan des incandescences
Le chant des escarbilles artifice de délicieux drapés
Qu'un soleil de folles ruées dégivre en brassées écumantes




Ecrit par Tigrou
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