Prince vaillant

Je l'ai troussé jusqu'au nombril, je l'effrayais,
Le Turc envahisseur, tassant en monticules
Ces stupides guerriers qui, par les champs, braillaient
Que cessent leurs tourments, m'implorant, moi, Dracul !

Dans les Carpates vint l'hiver, je m'isolais,
Buvant la sève des vivants, ce commun Graal,
Afin que la mort même à mon nom tremble, au lait
Bu de son sein, l'ivresse en fasse ma vassale.

Je fuyais la chaleur, dans ma bière endormi
Le jour, chasseur la nuit de la dive liqueur.
Nul rêve ne troublait mon profond somme, hormis

Celui de clore en moi de l'univers le cœur.
Le rat, mon émissaire, éveilla votre effroi :
Je suis celui qui vous apporte le grand froid.




Ecrit par Jim
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